Le début d’une longue histoire
C’est à l’initiative d’un groupe de femmes anglophones, dirigé par Mary Gibbens MacNab, que la Women’s Christian Association (WCA) a vu le jour, en 1875, à Québec. L’organisme était alors créé pour répondre aux besoins des jeunes femmes nouvellement arrivées en ville. Les femmes étaient vulnérables et hormis les congrégations religieuses, aucune autre ressource n’existait pour elles avant la création de l’organisme.
En mars 1911, la YWCA se joint à la Young Women’s Christian Association (YWCA) du Canada et devient la YWCA, cinquième membre de l’association canadienne. Au Canada, on dénombre aujourd’hui 34 associations membres qui desservent ensemble chaque année un million de femmes et de filles dans plus de 400 districts et communautés. Comme ses sœurs, la YWCA Québec a choisi de placer la situation des femmes au cœur de ses préoccupations.
Dès ses débuts, les bénévoles de la YWCA procuraient hébergement et réconfort aux femmes qui s’adressaient à elles. Au fil des ans, différents services se sont greffés à la vocation première qui a été préservée. La YWCA Québec a toujours réussi à adapter son offre aux besoins des femmes et des filles. Elle veille sur elles depuis 1875.
Du Parc de l’Artillerie
La résidence pour les femmes de la YWCA ouvre ses portes en 1875 sous le nom d’Industrial Home, à l’emplacement du Parc de l’artillerie, tout près de la porte St-Jean. On y offrait alors gîte et couvert aux femmes et aux enfants dans le besoin, tout autant qu’aux itinérantes. L’endroit ne tarde pas à accueillir les immigrantes et les jeunes filles des régions nouvellement arrivées en ville. Ces dernières viennent à Québec pour chercher du travail, dans la majorité des cas pour apporter une aide financière à leur famille. Cependant, leur rêve correspond rarement à la réalité : elles trouvent souvent des emplois sous-payés, dans des manufactures ou des usines mal réglementées, sans compter qu’elles se retrouvent parfois en situation de vulnérabilité et d’exploitation. La YW veut les préserver des «dangers de la ville» : pauvreté, prostitution, intempérance, etc.
C’est dans ce contexte que plusieurs d’entre elles trouvent refuge à l’Industrial Home, où elles sont accueillies, écoutées et protégées. L’encadrement de la résidence procure stabilité et sécurité, sans égard à la religion, à l’origine ethnique ou à la classe sociale.
À la rue Sainte-Anne
En 1880, la YW s’établi au 125, rue Sainte-Anne dans le Vieux-Québec. L’organisation, qui n’a alors que cinq années d’existence, loue le bâtiment qui appartient à John Jackman Foote, propriétaire du Québec Morning Chronicle. Cependant, grâce à la générosité des donatrices et donateurs du milieu anglo-protestant de Québec, la YW ne tarde pas à rassembler les fonds nécessaires à l’acquisition de ces lieux. Elle occupera cet édifice pour plus de 88 ans.
Très vite le bâtiment devient trop étroit pour tous les besoins de la clientèle sans cesse grandissante. C’est ainsi que la YW devient propriétaire de l’immeuble voisin de la rue Ste-Anne (1908) puis de la Devonshire House de la rue Ste-Ursule (1910). En 1916, grâce au don du docteur James Douglas, la YW fait construire le Douglas Hall qui comprend une piscine et un gymnase. Elle donne alors le coup d’envoi à un projet controversé, celui d’ajouter à ses activités régulières des activités sportives et sociales pour les filles.
Au 855 Holland
Souhaitant regrouper sous un même toit l’ensemble de ses opérations, et se doter d’installations modernes et adéquates, la YWCA vend ses propriétés du Vieux-Québec et fait ériger, en 1968, un nouveau bâtiment, celui où l’organisme se trouve actuellement. C’est là que se vivent, encore maintenant, des moments intenses d’humanité, d’une YW infatigablement engagée!